Puisque nous sommes dans une assemblée
spontanée de personnes libres je vais me permettre, pour notre mutuelle
édification, de soulever des problèmes graves et sous un angle assez polémique.
Le but de mon propos n’est pas de choquer,
mais de nous inviter à penser « hors du bocal » pour reprendre une
expression anglo-saxonne.
Pour cela je vais repartir des
considérations d’Aristote sur l’économie au début de son ouvrage « les
politiques » où il justifie l’esclavage. Je vais essayer de montrer qu’en
fait la conception et la pratique de l’esclavage de notre société ne diffèrent
pas fondamentalement celle d’Aristote, bien qu’une alternative soit possible et
ait existé.
Pour Aristote l’économie – oiko-nomia, administration du foyer – est la science de se procurer ce qui est
nécessaire à la vie de la famille. Dans ce cadre l’étude de l’économie se
divise en deux branches :
- Les techniques d’approvisionnement et de production domestiques :
agriculture, pêche, construction, élevage…
- Les techniques d’échanges extra-domestiques : le commerce, la monnaie,
l’industrie, les contrats
Le moteur de base de l’économie est celui
de la vie humaine : le besoin de s’entraider et l’attirance réciproque.
Pour le stagirite les hommes et les femmes s’unissent spontanément par désir de
« laisser un semblable à soi après soi » et c’est seulement une fois
embarqués dans l’aventure des enfants qu’ils découvrent que cela a de
nombreuses implications : maison, nourriture, vêtements, soins, fidélité,
protection, aide…
La maison s’organise donc spontanément,
par nature, autour d’un chef, le père de famille, qui a pour mission de prévoir
– car gouverner c’est prévoir – en vue d’assurer la subsistance à long terme de
sa famille.
Dans ce cadre le chef de famille
s’approprie des terres et des animaux en vue de les faire servir à sa famille.
Or il se trouve que d’après Aristote
certains hommes – pour une raison que je mentionnerai bientôt – sont
naturellement incapables de prévoir pour eux-mêmes et encore moins pour les
autres. Ils ont donc besoin d’un chef et il est avantageux à la fois pour eux
et pour leur chef qu’ils soient commandés, tout comme il est avantageux aux
animaux de trait d’être commandés par l’homme.
Parmi les hommes qui doivent être
commandés Aristote distingue deux catégories :
- Les petites gens : boutiquiers, artisans, salariés, enseignants,
musiciens professionnels
- Les esclaves
Toutefois cette catégorisation n’est vraie
qu’à deux conditions :
- Que les machines ne travaillent pas toutes seules
- Qu’il existe des hommes qui appartiennent à un autre en vue de l’action
Toujours pour Aristote est naturellement
esclave celui qui n’a la raison en partage que dans la mesure où il la perçoit
chez les autres mais ne la possède pas en propre. Il est toutefois bien homme
et non animal, ceux-ci ne percevant en aucune façon la raison, mais seulement
le plaisir et la douleur qui sont les moyens que l’homme emploie pour les
diriger.
Cette vision tient à deux prémisses qu’il
convient de mentionner maintenant :
- La vie la plus noble est le loisir – la skolé – qui permet de se consacrer aux affaires de la cité et à la contemplation
de la divinité
- Toute vie authentique est une harmonie des différentes dimensions de la vie
humaine, sans jamais tomber dans la monomanie.
Des considérations précédentes il résulte
que la vie honnête pour Aristote est :
- Une vie mixte à la fois active, intellectuelle, politique, familiale,
ludique où chaque chose est faite selon son ordre et avec perfection
- Une vie sociale où l’on commande et l’on est commandé tour à tour
- Une vie équilibrée. Les virtuosités cultivées pour elles-mêmes sont
donc méprisables : sport, musique, jeu. Elles ne sont utiles que pour
enseigner aux autres.
Le but de la famille et de la cité –
rassemblement des familles en vue d’une vie autarcique et heureuse – est donc
que le plus grand nombre possible parviennent à cette vie honnête (ou heureuse
ou bonne, c’est équivalent) que nous venons de décrire. Elles ont à leur
disposition quatre instruments principaux : l’économie, l’éducation, la
loi et la guerre dont le maniement est confié aux citoyens et aux magistrats.
Cette responsabilité leur revient car ils
sont le seuls capables de gouverner, les seuls capables d’obéir par-mêmes à ce
qui est juste et excellent – en grec, àrêté.
Au contraire celui qui par nature ne
s’appartient pas est l’esclave d’un autre. Cette définition est parfaitement
exacte. Si les grecs ne sont esclaves ou sujets de personne c’est parce qu’ils
obéissent volontairement à la loi de la cité, expression des lois éternelles
des dieux. Les barbares ont en revanche obéissent servilement à leur roi, ils
n’en sont en fait que les esclaves.
La loi a donc une fonction à la
fois éducative et organisatrice et doit simultanément encourager et
faciliter la pratique des vertus – les actes bons répétés volontairement et
avec constance – afin d’élever le niveau moral de la cité dont l’idéal doit
être que chaque habitant vive une vie vertueuse. La loi est en même temps une
norme, un certain idéal et une récompense car le bonheur c'est pratiquer la
vertu, être le meilleur.
Le Christianisme a fait une objection
majeure à cette affirmation en montrant que Aristote n’allait pas jusqu'au bout
de son raisonnement. En effet si l’on obéit à la loi éternelle on doit chercher
le vrai Dieu qui selon le Christianisme s’est manifesté en Jésus-Christ et a
rappelé à tous que les hommes étaient esclaves du péché.
Si l’on refuse par contre de cherche le
vrai Dieu ou bien, le connaissant, de l’adorer on devient automatiquement
esclave du péché.
Car en fait l’homme ne s’appartient pas
totalement. Son souffle vital n’est pas à lui, mais reçu et son but n’est pas
seulement de contempler la divinité mais de s’unir à elle.
Nous sommes donc tous des esclaves, qui
avons la possibilité de choisir notre maître.
- Nous pouvons soit, en renonçant notre volonté rebelle, recevoir une vie
nouvelle en Dieu, un bonheur éternel et commençant dès maintenant par notre
adoption comme fils de Dieu.
- Soit, en suivant notre volonté propre, choisir cette vie mortelle et être
entraînés en enfer par le démon, qui est le prince de ce monde.
Pourquoi le Christianisme affirme-t-il
cela ? Parce ce que parce que ce qui était bon départ ; notre
création dans la justice où nous obéissions
naturellement à la loi divine - car nous étions amis avec Dieu – a été
corrompue par le péché originel. D'ailleurs les grecs eux aussi en gardent la
mémoire déformée dans le mythe de Pandore.
Les grecs puis les romains ont accepté le
christianisme et publiquement et collectivement ratifié cette seigneurie de
Dieu au terme d’une longue bataille spirituelle – marquée par des dizaines de
milliers de martyrs sur 300 ans – conclue en 312 par la conversion de
Constantin.
La France elle aussi, dès l’émergence d’un
pouvoir local, a également ratifié cette seigneurie de Dieu. Pensons à la
figure de Sainte Geneviève à la bataille des Champs Catalauniques et en ou bien
celle de Saint Rémi et de Clovis. Le premier roi de France en 496, tout comme
Constantin, et dans des circonstances similaires, a reconnu lui aussi cette
seigneurie de Dieu. Dès lors notre royaume a renouvelé pendant près de 1500
ans, jusqu'en 1789, le choix volontaire de la servitude de Dieu pour avoir la
vie.
Tous les sujets du royaume sont dès lors
égaux en dignité puisque également esclaves de Dieu c'est-à-dire pour reprendre
les mots d’Aristote « qu’ils appartiennent totalement un autre en vue de
l’action » L’esclavage entre hommes déjà esclave a dès lors perdu sa raison
d’être n’étant plus possible en théorie qu’envers les non chrétiens ce que par
ailleurs la papauté combattra toujours.
Nous avons vu qu’un deuxième élément
constitue selon Aristote l’esclavage : le fait de ne pas avoir la raison
propre mais seulement la capacité de la reconnaître chez les autres. C’est une
constatation objective, bien que politiquement incorrecte. Certains hommes sont
comme il le dit « aussi éloigné des autres hommes qu’un corps l’est d’une
âme ou une bête sauvage d’un homme (et sont ainsi faits ceux donc l’activité
consiste à se servir de leur corps, et dont c’est le meilleur parti que l’on
puisse tirer) ». C’est d’ailleurs un des maux de notre époque de ne pas
admettre que nous ne sommes pas égaux devant la nature. Nous pourrions toutefois
le reformuler avec les mots du Christ « Vous m’appeler maître et seigneur
et vous faites bien car en vérité je le suis ». Mais il ne faut pas
oublier le renversement de cette nouvelle seigneurie : « Celui qui
veut être le premier, qu’il soit votre esclave ». Donc, celui qui est
objectivement au dessus des autres, doit les commander en les servant. C’est
sur cette base qu’est née la distinction entre noblesse et simple gens, en
latin : honestiores et humiliores.
On est d’autant plus noble que l’on
protège plus et mieux ceux qui n’ont que leurs bras. Il ne s’agit pas seulement
d’une protection physique mais aussi morale, sanitaire, intellectuelle et
religieuse, les honestiores refusant de le faire perdant de ce fait leur légitimité. Le privilège est
alors la contrepartie d’un service. La terre des églises ou seigneuriale est
exemptée d’impôts car elle sert au soutien des pauvres ; hôpitaux, écoles,
armée, justice, régulation du gibier. Dans cette économie les saints sont les
véritables honestiores qui ont la force et l’énergie nécessaires pour diriger comme des
serviteurs. Les figures les plus éminentes étant les Saints de la charité
jusqu'au martyre : Saint Laurent, Saint Martin, Saint Vincent, saint
Vincent de Paul, saint Antoine de Padoue, Saint François, Saint Nicolas, Saint
François de Sales, Saint Louis de France, Sainte Elisabeth de Hongrie...
Cette belle mécanique repose on le voit
sur les un honestiores. Que ceux-ci viennent à
manquer à leur devoir de servir les humiliores et tout s’écroule. En effet comment ces honestiores servent-ils leurs frères ? Comment leurs donnent-ils à
manger ? Par une économie qui est comme la définit Aristote l’art
d’acquérir ce qui est nécessaire à la vie de la famille. Cette oiko-nomia – administration du foyer – qui a, pour
mémoire, deux branches complémentaires :
- Les techniques d’approvisionnement et de production domestique
- Les techniques d’échanges extra domestiques : commerce, monnaie,
contrats, transports…
Elle repose sur deux principes :
- Les instruments de production, y compris les travailleurs : ils
servent à obtenir autre chose qu’eux mêmes.
- La division du travail : un instrument est plus parfait s’il sert à
une seule tâche.
La bonne administration consiste donc à
arbitrer entre ce qu’il convient de produire soi-même et ce qu’il convient
d’échanger avec les autres en vue d’acquérir ce qui est nécessaire à la vie de
la famille.
Toute activité économique repose donc sur
cinq éléments complémentaires et en rééquilibrage constant :
- Ce qui est nécessaire au foyer
- Ce que je peux produire
- Ce que je peux échanger
- Ceux qui dépendent de moi
- Ce qui agit sur moi : lois, événements
Dans une telle configuration ce qui est
nécessaire au foyer est relatif à la culture et aux circonstances dans
lesquelles on se trouve. Les seules choses absolument indispensables sont la
nourriture, le vêtement, l’habitat, les soins de base et une éducation
minimale. Les indiens d’Amazonie sont l’exemple d’une culture qui a fait le
choix de se contenter du minimum vital[1].
Chaque amélioration de l’un de ces
facteurs introduit un déséquilibre similaire à celui de la marche ; la
seule manière de retrouver son équilibre et de s’appuyer sur un autre pied
c'est-à-dire de renforcer uns des autres facteurs de l’équation économique. Si
le niveau de vie d’une culture augmenter ce qui est nécessaire au foyer
augmente aussi. La famille cherchera donc à produire ou à échanger davantage,
en fonction de la situation de ses membres. Au fur et à mesure que davantage de
personnes sont affectées par ces changements les lois et les événements
interagissent dans une boucle de rétroaction. On appelle ce cercle quand il est
vertueux « croissance économique » ou bien quand il est vicieux
« dépression économique ».
Chacun des agents économiques prend donc
ses décisions de manière rationnelle et responsable. Il doit effectivement
maximiser son utilité, mais en vue du bien commun des personnes qui seront à sa
charge. De ce fait, sans pour autant se désintéresser de l’ensemble de la
société, il est prioritairement attaché au bien des personnes qui lui sont
immédiatement liées. A proportion du nombre de personnes qui dépendent de lui,
l’agent économique rationnel adapte son comportement optant pour une action de
plus en plus indirecte et incitative.
A cet égard le gouvernement se comporte
exactement comme le père de famille : il cherche à améliorer de façon
harmonieuse ses cinq piliers. Augmenter sa production en favorisant
l’introduction de nouvelles méthodes de production, ou bien augmenter ses échanges
pour obtenir à l’étranger ce qui lui manque, toute en essayant d’agir en
fonction du contexte international. Signer des traités, lancer des
explorations, soutenir des académies scientifiques, est l’équivalent au niveau
national des investissements de recherche et développement ou de prospection
commerciale au niveau familial.
C’est cet édifice qui a été remplacé lors
de la révolution française par un individualisme métaphysique. La révolution
est prise ici bien entendu comme marqueur historique, étant bien entendu
qu’elle a été préparée par la philosophie des lumières, elle-même rendue
possible par la crise de la pensée catholique à partir du 15e siècle, connue sous le nom d’humanisme.
La révolution remplace l’ancien régime
hiérarchique fondé sur une échelle de devoirs croissants par une égalité
formelle devant la loi et une méritocratie de l’argent équilibrées par une
philanthropie, c’est-à-dire une bienveillance volontaire des riches envers les
pauvres. La caricature de cette philanthropie étant le paternalisme catholique
et les dames patronnesses qui à l’achat du droit d’être riches ajoutent la
bonne conscience religieuse. Cela ne signifie pas qu’ils ont mal fait, mais
qu’ils ont sans doute sans le vouloir, joué le jeu de l’individualisme.
A la logique de la protection due par les
forts aux faibles succède la logique de la collaboration volontaire dont Adams
Smith a fait la base de sa philosophie morale. Le capitalisme – car c’est sous
ce nom que cette philosophie politique est connue de nos concitoyens – postule
que la loi de l’avantage comparatif remplacera avantageusement les anciennes
solidarités d’obligation en facilitant la distinction entre justice morale,
commutative et distributive[2].
En effet et c’était un grief légitime contre l’ancien régime, justice morale et
distributive étaient confondues : on rendait les honneurs en fonction de
la contribution qu’on était sensé donner à la communauté, ce qui dans bien des
cas, surtout pour les plus grands nobles, n’était plus vrai. Typique de cette
crise fut en France ce qu’on appelé la réaction nobiliaire advenue à partir de
Louis XV où les noble se réservèrent les plus hauts postes publics pour
compenser la baisse de rendement de leurs terres. Il y eu en même temps
diminution des possibilités d’ascension sociale, réduction de l’aide aux
pauvres et augmentation des taxes. Confronté au même problème le roi
d’Angleterre préféra pour sa part assouplir les règles de dérogations
(l’interdiction faite aux nobles de travailler) incitant ses nobles à investir
dans l’industrie naissance du charbon (mines, trains, filatures…).
Donc que ce soit en Angleterre où en
France au nom du respect de l’individu on mit à bas les liens de solidarités
institués faisant dépendre les humiliores des honestiores avec les résultats que l’on sait et qui sont racontés par Dickens ou Hugo.
Ce système porte donc en lui-même la
nécessité de l’état-providence. En effet la philantropie étant par nature
volontaire, dont sélective et partielle, et comme en plus il y a pas de riches
partout, l’état se présente alors comme le philanthrope impartial et global. La
philanthropie était ainsi réduite au rôle de hobby, au mieux précurseur des
nouveaux besoins, priée si elle ne veut pas finir étatisée, de s’auto financer
discrètement. Des institutions comme les restos du cœur ou le téléthon sont à
cet égard éloquentes. Les gens particulièrement utiles comme les banques
alimentaires ou la Fondation Jérôme Lejeune sont combattus et leurs
financements publics toujours à défendre. Le téléthon qui au contraire, qui ne
sert qu’à engraisser des laboratoires privés, sans aucun résultats
thérapeutiques probants, est quand à lui vivement encouragé.
D’autres domaines nés de l’initiative privée
comme les écoles ou les hôpitaux ont depuis longtemps été entièrement colonies
et est annexée par l’état à son profit. Si le ministre de l’éducation peut dire
en toute bonne conscience que le gouvernement s’appuie sur la jeunesse pour
changer la société sait que c’était déjà l’intention affichée de son
prédécesseur en créant l’école publique. M. Peillon est juste moins naïf que M.
Jules Ferry et s’est rendu compte qu’enseigner la vérité n’était pas du tout
nocif à l’Eglise Catholique, au contraire.
Je vous renvoie à cet égard à Bastiat ou
Tocqueville que nous avons déjà abondamment cité ici. Ils ne font toutefois pu
reprendre les conclusions d’Aristote pour qui la démocratie et le pire régime
car elle est la tyrannie de la majorité où le démagogue joue auprès du peuple
le rôle du conseiller auprès du tyran. Les deux tyrannies ne reconnaissent pas
d’autres lois que leur volonté arbitraire laquelle on le sait change avec
l’humeur du moment ou les propos du conseiller bien en cour.
L’individualisme dans sa logique interne
ne peut accepter d’intermédiaire entre la collectivité et l’individu. La notion
de corps intermédiaires, de sociétés naturelles, lui est étrangère. Il ne peut
pas concevoir l’entreprise comme autre chose qu’une association destinée à
faire du profit alors qu’elle est avant tout la société familiale dans sa forme
commerciale ; échangeant avec l’extérieur.
Toutefois comme la réalité est plus forte
que la fiction, la législation comme le code des impôts ou le code de commerce
reconnaissent des bizarreries comme l’auto-production, la consommation
domestique, l’auto-investissement.
Tout ce que l’on appelle mondialisation,
financiarisations, globalisation de l’économie n’est en fait que la
spécialisation, la division du travail au niveau global[3].
Ce qui est intéressant c’est que les entreprises qui s’en sortent à long terme
à ce jeu-là sont celles qui ont une gouvernance ou une structure familiale ou
para familiales. Récemment on a fêté les 100 ans en bourse d’Air Liquide on
s’extasie sur son cours multiplié par 65 000 en 100 ans, oubliant au
passage deux guerre mondiale et beaucoup d’inflation, sans toutefois souligner
ce qui a mon sens et réellement pertinents de dans cet exemple : 37 % du
capital détenu par des particuliers français et cinq PDG en 100 ans seulement.
Les autres fleurons de notre économie ne
font pas exception à la règle. Soit comme LVMH, Bolloré, Pinault, Bouygues,
Vallourec, Essilor, il y a un entrepreneur ou une famille derrière soit comme
les grands groupes para publics il y a une famille administrative :
X-Mines, X-Ponts, X-Télécoms, à l’origine de Total, GDF-Suez, Areva, EDF,
Saint-Gobain…
Dans chacun de ces cas il y a une unité
est une constance à long terme dans la gouvernance. L’économie individualiste
n’est en fait rien d’autre qu’un parasitage de cet « art d’acquérir ce qui
est nécessaire à la vie de la famille ».
Elle ne peut d’ailleurs survivre que si
des lobbies et des groupes de pression viennent équilibrer le pouvoir de l’état
qui par lui-même est néfaste et créé de la misère partout où il met son nez.
Cela vient de la différence essentielle
qui existe entre un roi et notre potiche et présidentielles ou tout autre
pouvoir du même style comme nos hiérarques bruxellois. Ce n’est pas leur peuple
et ils ne s’en sentent pas responsables devant Dieu. Ils n’ont été désignés que
pour administrer l’état au service de ceux qui les ont mis en place, telles les
marionnettes télévisées.
Si jamais vous êtes intéressé par les
projets des commandeurs de notre oligarchie pas besoin de jouer à se faire peur
avec le Groupe Bildenberg. Ecoutez juste les discours officiels sur la
nécessité d’une gouvernance mondiale unique, lisez la constitution européenne
ou bien les rapports de M. Attali. C’est écrit noir sur blanc[4].
Le plus comique – où le plus triste – à
vous de choisir, c’est que cet individualisme nous ramène à la position
d’Aristote sur l’esclavage. Pour rappel les deux conditions pour que
l’esclavage sont :
- Qu’il y ait des hommes qui appartiennent par nature à un autre
- Que ces hommes n’aient pas en eux-mêmes la raison mais sachent seulement la
reconnaître chez les autres.
C’est donc grâce à cet individualisme que
nous avons fait de grands progrès depuis Aristote, et en particulier grâce à
notre mère à tous, l’école de la république et sa religion. Nous avons donc
aboli l’esclavage et il est bien entendu qu’aucun homme ne saurait être
discriminé pour aucun motif, pas même celui d’avoir la braguette ouverte ou la
cravate de travers en voyage officiel et encore moins de perdre son avion quand
celui-ci est sous ses yeux. Je terminerai donc par quelques exemples de non
esclavage en France :
- Les parents d’élèves des milieux populaires choisissent spontanément des
formations techniques pré-bac pour leurs enfants car ils perçoivent la raison
présente dans les conseils des professeurs
- Les parents d’élèves des milieux favorisés choisissent en dernier recours
les formations techniques pré-bac pour leurs enfants car ils perçoivent par
eux-mêmes la déraison d’opter pour une filière d’échec programmé, mais ils
choisissent au contraire des formations techniques post-bac permettant une
transition entre le lycée et le système universitaire.
- Les français ordinaires ne sont pas capables de percevoir par eux-mêmes
l’intérêt de payer très cher un mauvais système de soin ou d’éducation c’est
pourquoi ils sont empêchés de savoir qu’il existe d’autres possibilités.
- Les salariés ne peuvent pas connaître par eux-mêmes leurs intérêts qui
doivent être décidés par des syndicats pour lesquels personne n’a voté.
Ou encore :
- Les vaccins et dépistage obligatoires qui ne provoquent ni morts ni
maladies
- Des comportements bons pour votre santé « cinq fruits et légumes par
jour »
- La chasse aux enfants handicapés pour les exterminer (96 % d’avortements en
cas de dépistage)
- Le formatage idéologique des enfants à l’école
- L’échec scolaire fabriqué et voulu
- Le racket des radars routiers
La balle est maintenant dans votre camp.
Continuer à chercher la vérité et agir en fonction veulent dépend de vous.
Personne ne vous sera sans votre aide. Hollywood fait du cinéma et de limiter
le réel Ecouter vraiment des millions. Pour ma part je n’ai les moyens que pour
vivre dans le réel. Et vous ?
[1]
Ce choix
n’est pas sans contradictions. Refusant de plier la forêt à leurs besoins les
indiens se plient aux exigences de la vie en forêt pratiquant l’infanticide et
le géronticide de ceux qui ne peuvent pas suivre la tribu dans ses
déplacements.
[2] La
justice – rendre à chacun ce qui lui est dû – se décompose en quatre formes :
correctrice ou légale, commutative ou commerciale (entre égaux), distributive
(ce qui est dû aux faibles) et morale (rendre les honneurs dus aux autorités légitimes).
La loi est chargée de dire le juste dans ses principes et le juge de dire le droit
dans les exceptions à la loi.
[3]
Il
est à cet égard important de bien comprendre l’importance de la finance dans
une économie. Celle-ci a pour mission de rendre possible les échanges ce qui
implique qu’elle brasse au minimum six fois le PIB d’une nation. En effet pour
produire il faut d’abord acheter des ressources ou bien financer une
production, il faut ensuite l’assurer, payer les fournisseurs et les salariés,
se faire payer par le client lequel doit lui aussi être assuré et avoir une
banque. Les récents travaux d’économie historique ont montré que même les
civilisations agricoles préhistoriques connaissaient ces mêmes mécanismes qui
sont également utilisés dans les pays sous-développés par les plus pauvres
parmi les pauvres. Tous les êtres humains épargnent, s’assurent, empruntent,
prêtent même si c’est sous des formes différentes.
[4] Au
moment où j’édite ces lignes c’est le psychodrame des rapports sur
l’intégration qui font apparaître ces choses plus en lumière qu’à l’accoutumé. http://www.gouvernement.fr/presse/refondation-de-la-politique-d-integration-releve-de-conclusions