Les mots tordus causent les maux sociaux
La cause fondamentale des maux
dont souffre et la France – laquelle a été largement exposée par des penseurs
comme Edmund Burke
ou plus près de nous Jean Sevillia
ou Philippe Bichot-Bravard
– est que les
révolutionnaires français ont changé le sens des mots afin de pervertir – au
sens littéral de dévier – l’esprit humain.
Dès lors, tout combat
politique qui se veut professionnel doit commencer par redonner leur sens aux
mots afin que les maux puissent trouver une solution. Une personnalité
politique exemplaire est à cet égard Marion Maréchal Le Pen. On peut citer
également les exemples de Robert Ménard, Jacques Bompard ou Gilbert Collard.
Conclusion pratique : ce qu’un homme public devrait défendre
Redonner leur sens aux mots
implique d’une part de toujours donner la signification des mots que l’on
emploie et d’autre part de les utiliser à bon escient. Cela reste toutefois
insuffisant et la bataille de la signification requiert d’imposer son
vocabulaire pour ne pas être pris au piège de mots biaisés. A ce titre il
convient plutôt :
-
De se présenter comme :
o un
homme public, c’est-à-dire intervenant dans la cité, que cela soit dans le
cadre d’élections ou bien d’organisation scolaire ou culturelle. Une telle
publicité s’étend à la famille : noblesse oblige. On ne peut gérer la cité
que si l’on sait gérer sa propre petite cité familiale.
o un
homme courageux et non pas parfait – le fameux homme providentiel qui n’existe
que dans la personne du Christ – d’abord en assumant ses contradictions et
imperfections.
o un
chef qui gagne le respect et l’obéissance parce qu’il ne donne tout et que se
faisant il pratique la forme suprême de la charité
-
De proposer non pas faire mais d’être :
o le
champion de la responsabilité personnelle de chacun, en fonction des dons reçus
o le
serviteur de la famille, lieu où s’exerce la responsabilité personnelle,
d’abord à l’égard de ses parents et alliés
o le
défenseur des libertés concrètes permettant d’être responsable devant Dieu et
les hommes
o le
défenseur de la concurrence et de la pluralité, seul moyen connu de faire
émerger des solutions pérennes, lesquelles ne peuvent pas être décrétées à
l’avance
-
De rappeler que :
o la
nature des choses contient en elle-même la connaissance des commandements dont
le premier est le devoir de conserver la vie, en la défendant par la force si
nécessaire contre ce qui y porte atteinte
o cette
nature est écologique, hiérarchisée et finalisée à l’homme qui est la vie la
plus précieuse sur terre, dès lors que celui-ci se reconnaît destiné à Dieu
o la
vie – pas seulement humaine – est par nature sociale, c’est-à-dire faite de
liens interindividuels, ce que la biologie nomme « écologie » où le
bien de l’un est aussi celui de l’autre : nous sommes tous appelés à vivre
en symbiose, dans le respect de la contribution réciproque de chaque créature
o c’est
aux forts d’aider les faibles et pas l’inverse, et que cette aide ne peut être
que personnelle et concrète, et donc qu’elle ne peut jamais être déléguée à
l’état
o toute
société se construit sur un principe ultime qui est son absolu, fût-il le
relativisme absolu. Dès lors la société ne pas décider de servir ou pas, mais
seulement qui elle entend servir : Dieu ou le diable (caché sous la forme
de l’argent, du pouvoir ou des plaisirs)
o la
volonté populaire n’existe pas, mais seulement des actions individuelles
auxquelles les autres citoyens consentent de plus ou moins bonne grâce
o le
mal n’existe pas comme forme positive mais seulement comme privation d’un bien
dû. Il revient donc à chacun de s’y opposer en usant de sa responsabilité
personnelle qui dépend à la fois des talents reçus et de la position que l’on
occupe
Pourquoi faut-il le défendre : redonner leur juste sens aux mots
piégés par la révolution française
Ceci étant dit, il faut
comprendre pourquoi les mots brandis par la « république » ce que
l’on appelle avec raison « valeurs de la république » sont mortifères
et dangereux. Compte tenu de la place limitée à notre disposition nous ferons
une courte analyse de la triade dont ils découlent tous : liberté,
égalité, fraternité.
Liberté
Le mot « liberté »
est un exemple intéressant car en politique il n’existe pas de liberté
abstraite et générique mais uniquement « des libertés » c’est-à-dire
des droits définis et opposables, lesquels ne sont pas absolus en tant que tels,
mais seulement la condition de l’exercice de la responsabilité humaine.
Celle-ci ne peut jamais être effacée, parce qu’elle a sa source dans la
conscience, reflet de la lumière divine dans l’âme humaine. Dès lors, moins
l’on dispose de libertés concrètes, plus il est difficile d’exercer cette
responsabilité avec justice, au point que dans les régimes totalitaires elle
fasse souvent courir le risque d’être mis à mort si l’on ne veut pas se renier.
Une personne qui défend
« la liberté » abstraite est en réalité – qu’elle s’en rende compte
ou pas – un menteur et un hypocrite car celle-ci ne peut exister qu’enracinée
dans un lieu et un temps concret. Il ne peut exister qu’une liberté de faire
ceci ou cela, maintenant ou demain matin. La DDHC de 1789
le dit bien : si la
liberté est en théorie illimitée, dans les faits c’est la loi qui dit quel
usage on peut en faire. Autrement dit on est libre jusqu’à ce que la loi civile
– changeante par nature – ne vienne dire le contraire. Voilà le fondement de la
dictature révolutionnaire : pas de liberté pour les ennemis de la liberté.
La question est alors : qui définira les ennemis en question et selon
quels critères ? La liberté abstraite ouvre la porte à l’arbitraire le
plus absolu, celui du législateur.
Un homme politique vraiment
honnête doit donc défendre les libertés concrètes de citoyens concrets, celles
que l’on peut défendre au tribunal et qui consistent à pouvoir faire ceci ou
cela sans avoir de comptes à rendre. Le seul abus qui puisse exister – et il
n’est pas petit – c’est quand un acte posé (volontairement ou non, c’est un
débat subsidiaire) cause un préjudice identifié à autrui ou à ses biens.
Dès lors ne peuvent exister
que trois types de crimes et délits :
-
La violence physique ou verbale
-
L’escroquerie et le dol
-
Le vol et la spoliation
Tout le reste : les
crimes contre la nature ou la société, de haine, de révisionnisme ou d’opinion
ne sont que des arnaques sémantiques fondées sur un détournement de
vocabulaire.
Il reste qu’au quotidien on
parle de « liberté » tout court, sans distinguer les différents
sens :
La liberté physique c’est sûr celle du mouvement : pouvoir
agir sans contraintes extérieures, qu’il s’agisse de la course d’une planète ou
des actes humains. Evidement cette liberté est limitée par l’impératif de
conservation des corps et la transgression de cette limite conduit à la
destruction du fautif et donc à la disparition de ladite liberté.
La liberté psychologique c’est celle des émotions : la
capacité à se déterminer sans conditionnements, ce qui est bien sûr impossible
en soi parce que cela suppose de refuser d’apprendre. Dès lors une liberté
psychologique réelle consiste à se déterminer tout en ayant conscience des
déterminations qui nous guident mais en cherchant à les orienter vers le bien.
Les animaux en sont bien sûr dépourvus, seuls les hommes peuvent y tendre parce
qu’ils sont doués d’autoréflexivité : ils se savent conscients de savoir.
La liberté morale est donc la liberté au sens le plus
complet : faire volontairement et sans contrainte ce que notre conscience
bien formée nous présente comme nécessaire. Elle n’appartient évidement qu’aux
êtres doués d’intelligence réflexive, c’est-à-dire qui se savent des êtres
pensants.
Libertés fondamentales
D’une conception corrigée de
la liberté il résulte qu’elle ne peut exister que sous la forme de libertés
concrètes autrement appelées libertés fondamentales parce que toutes les
libertés opposables en sont dérivées.
- Liberté de culte et de religion : tout
homme doit être libre de pratiquer le culte public qu’il juge être le vrai à
condition :
o de
rechercher sincèrement la vérité sur Dieu et sur l’homme
o de
s’interroger constamment sur la validité de ses croyances et sa façon de les
vivre
o de
refuser aussi bien le fidéisme que le rationalisme strict qui sont
incompatibles avec une telle liberté car ils sont porteurs d’une violence
intrinsèque en contradiction avec une vie authentiquement humaine.
Cette
liberté est première car elle détermine les responsabilités que l’homme doit
assumer et en premier lieu celle de vivre. Par conséquent :
o Le
droit à la vie dérive de la responsabilité que l’homme doit assumer.
o Le
meurtre, y compris avant la naissance, est d’autant plus grave qu’il empêche
l’homme de pleinement exercer sa responsabilité personnelle et peut donc
conduire à sa damnation éternelle.
- Liberté de mariage : tout homme ou femme
d’âge nubile et qui présente les aptitudes minimales nécessaires (liberté, discernement)
peut fonder une famille « père-mère-enfants ». Donc
o La
famille est l’unité de base de la société car elle est le seul lieu de la
génération des enfants
o Un
tel engagement est par nature indissoluble puisqu’il implique la donation
réciproque des époux en vue de la génération des enfants. On peut uniquement
demander à être dispensé de la vie commune en cas de danger physique avéré.
o Les
autres structures sociales sont à l’image de la famille et en réalise l’un des
aspects : production, justice, sécurité, amitié, direction, éducation,
prière, etc…
- La liberté d’aller et de venir : tout peut
aller où et comme il veut dans les endroits publics ou déserts ainsi que
dans chez les propriétaires qui l’y autorisent. En cas de danger vital, tout
lieu est accessible.
-
La liberté d’expression : tout homme peut
exprimer ses pensées, inventions et découvertes dès lors :
o qu’elles
ont pour but la recherche du vrai.
o La
communication volontaire, le sachant ou pas, de fausses nouvelles est donc un
vol et une escroquerie. Toutefois seule une personne directement lésée peut
intenter un procès et pour elle seule (ce qui n’interdit pas de joindre les
causes).
-
Liberté de faire, vendre et acheter dès lors que
l’on paye pour les conséquences de ses actes, d’où :
o Principe
du pollueur-payeur
o Taxation
des usages communs : routes, police justice, assainissement, etc…
o Les
taxes et impôts ne peuvent financer que des services effectivement rendus
o Les
monopoles naturels ou étatiques n’existent que dans la mesure du consentement
des usagers. L’usage par exemple d’une police nationale ou locale relève des
conventions et non de l’obligation
o Les
subventions publiques qui ne sont pas ratifiées par les contribuables sont
gravement illégitimes car elles les privent de l’exercice de leur
responsabilité
-
Liberté d’association et donc de sécession. Il
ne peut exister que des associations volontaires, y compris dans le domaine
politique. Lesdites associations, y comprise religieuses, ont comme seule et
unique mission d’assister les familles dans l’exercice de leurs responsabilités
o Les
organisations étatiques n’ont de légitimité que dans la mesure de la libre
participation et contribution de leurs membres qui ne peuvent jamais être
présupposées
o Toute
association de rang inférieure peut légitimement cesser de participer à une
association supérieure dès lors qu’elle paye les frais qu’elle génère
o Cette
liberté vaut pour la vie économique, politique religieuse et civique
-
Liberté d’éducation : les parents, dans le
respect des limites de la liberté religieuse, sont les seuls responsables de
l’éducation de leurs enfants et n’ont de comptes humains à rendre qu’à eux.
D’où :
o Aucune
autorité humaine n’est fondée à décider à la place des parents du genre
d’éducation qui convient à leurs enfants
o Les
obligations de formation ou de scolarité sont illégitimes et donc illégales
o Seule
la violence physique ou morale avérée peut être poursuivie en justice par les
personnes physiques qui y ont intérêt (famille, grands-parents)
o Etant
responsables de l’éducation qu’ils donnent, quand bien même ils seraient
incompétents ou dangereux les parents peuvent confier cette éducation de façon
temporaire ou permanente à des tiers
Une liberté fondée sur la responsabilité
Il résulte de ces libertés
fondamentales que les régulations de la liberté, leur définition concrète, ne
peuvent être imposées qu’avec le consentement des intéressés. Les questions,
par exemple, du protectionnisme économique ou du libre-échange n’ont dès lors
plus de sens. Il revient à chacun de défendre ses droits personnels et
d’assumer les conséquences de ses actes.
Par contre cela redéploie la
responsabilité personnelle notamment en obligeant de nouveau le fort à protéger
le faible. En effet, refuser d’intervenir quand on le pourrait revient à
contribuer à son malheur – ce que la sagesse populaire appelle la non-assistance
à personne en danger – allant ainsi à l’encontre de la responsabilité
personnelle de contribuer à conserver la vie d’autrui pour lui permettre d’exercer
sa responsabilité propre.
Le résultat naturel (spontané)
d’une telle conception politique est un genre de féodalisme où les attaches
sont volontaires et fondées sur un compromis entre liberté d’action
individuelle, des limitations consenties et un devoir e fidélité aux
engagements pris.
Un tel monde est beaucoup
moins permissif que le nôtre, puisqu’il interdit à priori les transgressions
dont notre époque se gargarise, mais en réalité il laisse une beaucoup plus
grande liberté d’action à chacun puisqu’il n’y a que des limitations
consenties.
Un tel monde est par ailleurs
inégalitaire puisqu’il reconnaît le fait des différences d’aptitude, mais il
est égalitaire en ce qu’il oblige par construction les forts à assister les
faibles.
Une telle conception des
libertés fondamentales répond immédiatement aux deux autres mots tordus par la
chienlit révolutionnaire : égalité et fraternité (ce dernier étant le
corolaire de peuple
)
Egalité
Comme on l’a vu, une
conception authentique des libertés fondamentales conduit à reconnaître l’inégalité
de fait des aptitudes humaines et à mettre les forts au service des faibles,
aussi bien dans le temps qu’alternativement. Chacun est en effet le fort d’un
autre dans son domaine de compétence et le faible d’un autre dans le reste.
Personne, même le grand génie culinaire, ne se sent humilié parce que son
boulanger fait du meilleur pain que lui, au contraire. Il est content d’en
profiter pour bien moins d’efforts que s’il devait le faire lui-même.
En effet une telle conception
ne voit pas l’égalité une valeur ou un but mais un fait inscrit dans la nature
des choses, lesquelles sont organisées selon une hiérarchie, que l’on peut
décrire de plusieurs façons : physique, biologique, morale, etc… A
l’inverse la révolution a une conception arithmétique de l’égalité, elle ne
peut pas comprendre la notion de dignité car pour elle le surnaturel et la
dimension mystique de l’homme sont des limitations et en tant que telles
insupportables à priori. De fait la révolution, en ne voulant que la raison, ne
tolère la religion que si celle-ci consent à ne pas rappeler les principes sur
lesquels repose la vie, humaine en particulier.
L’égalité suppose l’inégalité
Ce faisant, en refusant une
inégalité naturelle, la révolution reconstruit des inégalités fondées sur une
vision strictement politique : tout le monde est égaux, mais certains sont
plus égaux que d’autres
parce qu’ils incarnent la
révolution. Dès lors ce sont les faibles qui doivent se mettre au service des
forts, créant par là un esclavage là où il y avait un service volontaire.
En ce sens aussi bien
l’égalité devant la loi, telle que proclamée par la DDHC de 1789 ou bien son
aboutissement contemporain par l’égalité « réelle » des chances par
le biais de la préférence étrangère – en novlangue : discrimination
positive – conduisent à traiter
inégalement les citoyens considérés « politiquement incorrects » ce
que la révolution définit comme des « faibles
» puisqu’ils refusent
le primat absolue de la raison politique. A chaque fois une égalité arbitraire
et abstraite vient remplacer une inégalité de fait qui oblige à une
responsabilité proportionnelle aux moyens reçus : à grands pouvoirs,
grandes responsabilités.
Une telle conception de
l’inégalité comme force positive qui doit être mise au service du bien commun,
aussi bien au niveau familial que local ou de la nation est en définitive la
traduction politique du commandement du Christ : « aimez-vous les uns
les autres COMME je vous ai aimés
», c’est-à-dire en
mettant ma toute-puissance au service de votre misère pour vous en tirer, mais
sans vous écraser ni vous enfler d’orgueil. La conséquence est limpide :
celui qui veut être premier qu’il soit le serviteur de tous. Il est d’ailleurs
intéressant de rappeler que la nature et la vie fonctionne avec ce principe de
l’échange de potentiel : il faut une différence, des inégalités pour que
les processus chimiques et biologiques fonctionnent. La parfaite égalité c’est
le zéro absolu, c’est donc la mort.
Cela conduit à deux attitudes
complémentaires :
-
Soit lorsque l’on se sait faible : c’est la
gratitude envers le fort qui vient nous aider
-
Soit lorsque l’on se sait fort : c’est le
devoir d’aider en serviteur sans arrogance ni mépris
Le moyen-âge avait institué la
tradition
de faire laver les pieds
des pauvres
par les rois et les
nobles, pour bien montrer quel rôle ils devaient jouer : servir les plus
petits.
Fraternité
Une telle attitude s’appelle
fraternité, c’est-à-dire qu’elle considère les autres comme les enfants d’un
Père commun, portant ainsi à son plein accomplissement l’idée aristotélicienne
que la citée est fondée sur une certaine amitié politique
entre ses membres,
laquelle permet de la distinguer de la simple coexistence plus ou moins
pacifique entre groupes hétérogènes
, appelée
« vivre-ensemble » en novlangue c’est-à-dire vivre côte à côte et
donc séparés.
La fraternité satanique des vainqueurs
A contrario, la fraternité révolutionnaire est
l’exact contraire de l’amitié : il ne s’agit en rien d’une version postchrétienne
– sécularisée en somme – de l’amitié politique, mais de la fraternité d’armes
des vainqueurs politiques au détriment des vaincus qui doivent dès lors se
faire leurs esclaves
. A ce titre la
philosophie de Marx ne fait qu’expliciter pleinement les ressorts de la
révolution française, tels que Hegel les avaient entrevus et théorisés avec son
« esprit absolu » s’auto-réalisant par le biais de l’histoire.
La « fraternité »
des révolutionnaire – celle-là même que revendique la république – c’est celle
de ceux qui ont saisi le sens de l’histoire et qui collaborent activement à son
avènement et qui sont donc frères de cet avènement et à ce titre les maîtres
légitimes de la populace inculte qui n’a pas accès à cette conscience
supérieure et se voit par là-même logiquement condamnée à l’esclavage.
De ce fait les massacres
révolutionnaires comme entreprises de « purification du peuple
» sont justes et
nécessaires, n’étant au pire que des accidents regrettables dus à la révolte
d’esprits étroits et à ramener dans le droit chemin, par la violence si
nécessaire. Ces massacres sont d’ailleurs dans l’esprit révolutionnaire aggravés
par leurs victimes – ainsi transformées en coupables
– lorsqu’elles ont
l’outrecuidance de vouloir vivre et se reproduire en dehors du cadre définit
par la raison politique. Les enfants aujourd’hui tués avant leur naissance le
sont pour le même motif que les petits vendéens massacrés par les colonnes
infernales : leur vie même est une agression contre le projet
révolutionnaire puisqu’ils ne naissent ni où ni quand la raison politique le
commanderait. En ce sens la GPA et la PMA sont véritablement révolutionnaires
puisque comme l’avait admirablement décrit Aldous Huxley dans son
« Meilleur des mondes » ces techniques permettent une planification
rationnelle de la vie humaine au service de l’autoréalisation de l’humanité par
la fin de l’histoire.
La mémoire sélective des frères de massacre
Le corolaire logique des
massacres révolutionnaire c’est alors le mémoricide – que Huxley décrit lui
aussi. On ne saurait rappeler l’opposition à la marche du bien sans devoir
réexpliquer aux esprits faibles du moment ce qui a conduit les dirigeants
d’hier à massacrer les esclaves révoltés de l’époque. C’est bien trop dangereux
car les dits esprits faibles pourraient comprendre qu’on les prend pour des
moutons et que comme tels ils finiront à l’abattoir.
Avec une telle conception de
la fraternité il est donc tout à fait logique que les révolutionnaires soient
Francs-maçons, c’est même plutôt l’existence de révolutionnaire qui ne le
soient pas qui doit surprendre. Et de fait, ces derniers sont considérés par
les francs-maçons comme des idiots utiles et ont été historiquement massacrés
les premiers, que cela soit en France
, en Russie
ou dans toutes les
révolutions qui sont advenues de par le monde.
La parole commande l’action et la pensée commande la parole
Cette brève analyse des
mots-sources de la révolution et sur la base desquels est construite la
république en France montre que les mots ne sont pas neutres parce qu’ils
portent nécessairement en eux une vision métaphysique qui commande la pensée et
par là l’action.
Il est donc absolument premier
et primordial de donner la priorité à la pensée personnelle et aux mots pour
l’exprimer à toute autre considération. Il est à cet égard très instructif de
voir que les religions sont d’abord des paroles qui contiennent en elle-même
une pensée capable d’inspirer un ordre social et une culture.
Il est impossible de dénoncer
toutes les forfaitures de langage introduites par la pensée révolutionnaire. Il
suffit de se rappeler de l’oxymore dont elle fait le mot « député »
par le biais de l’interdiction du mandat impératif : d’un mandataire
(adjoint en anglais) des citoyens elle a fait un titulaire temporaire de la
dictature législative.
Dès lors, on ne peut en sortir
véritablement qu’en changeant le sens des mots et pour cela il faut marteler à
temps et à contretemps la signification des expressions que l’on emploie. Par
exemple :
- Je sollicite vos suffrages pour être votre
député, c’est-à-dire votre délégué à Paris, chargé de relayer vos doléances et
défendre votre bien commun.
- Je serai un ministre, c’est-à-dire un serviteur,
celui des contribuables et pas des fonctionnaires
- Je défendrai la liberté de faire du commerce,
c’est-à-dire d’être responsable des choses que l’on achète pour sa famille
Une telle familiarité avec ses
idées suppose en définitive une familiarité avec la Parole elle-même, avec le
Verbe Incarné. Hors de cet ancrage dans le ciel venu sur la terre, on ne peut
que tomber soit dans un verbalisme sans action soit dans une action privée de
tout souffle supra-rationnel.
Finalement la véritable
politique est d’abord une mystique.
Voir Pichot-Bravard.
Le peuple ce n’est pas la masse de la population mais les esprits éclairés d’un
lieu à qui leur illumination par la raison révolutionnaire donne le rôle de
représenter la volonté générale
Cf « La ferme des
animaux » de Georges Orwell
Mencheviques et
bolcheviques