lundi 16 décembre 2013

Economie et dignité

Puisque nous sommes dans une assemblée spontanée de personnes libres je vais me permettre, pour notre mutuelle édification, de soulever des problèmes graves et sous un angle assez polémique.

Le but de mon propos n’est pas de choquer, mais de nous inviter à penser « hors du bocal » pour reprendre une expression anglo-saxonne.

Pour cela je vais repartir des considérations d’Aristote sur l’économie au début de son ouvrage « les politiques » où il justifie l’esclavage. Je vais essayer de montrer qu’en fait la conception et la pratique de l’esclavage de notre société ne diffèrent pas fondamentalement celle d’Aristote, bien qu’une alternative soit possible et ait existé.

Pour Aristote l’économie – oiko-nomia, administration du foyer – est la science de se procurer ce qui est nécessaire à la vie de la famille. Dans ce cadre l’étude de l’économie se divise en deux branches :
-          Les techniques d’approvisionnement et de production domestiques : agriculture, pêche, construction, élevage…
-          Les techniques d’échanges extra-domestiques : le commerce, la monnaie, l’industrie, les contrats

Le moteur de base de l’économie est celui de la vie humaine : le besoin de s’entraider et l’attirance réciproque. Pour le stagirite les hommes et les femmes s’unissent spontanément par désir de « laisser un semblable à soi après soi » et c’est seulement une fois embarqués dans l’aventure des enfants qu’ils découvrent que cela a de nombreuses implications : maison, nourriture, vêtements, soins, fidélité, protection, aide…
La maison s’organise donc spontanément, par nature, autour d’un chef, le père de famille, qui a pour mission de prévoir – car gouverner c’est prévoir – en vue d’assurer la subsistance à long terme de sa famille.
Dans ce cadre le chef de famille s’approprie des terres et des animaux en vue de les faire servir à sa famille.
Or il se trouve que d’après Aristote certains hommes – pour une raison que je mentionnerai bientôt – sont naturellement incapables de prévoir pour eux-mêmes et encore moins pour les autres. Ils ont donc besoin d’un chef et il est avantageux à la fois pour eux et pour leur chef qu’ils soient commandés, tout comme il est avantageux aux animaux de trait d’être commandés par l’homme.
Parmi les hommes qui doivent être commandés Aristote distingue deux catégories :  
-          Les petites gens : boutiquiers, artisans, salariés, enseignants, musiciens professionnels
-          Les esclaves
Toutefois cette catégorisation n’est vraie qu’à deux conditions :
-          Que les machines ne travaillent pas toutes seules 
-          Qu’il existe des hommes qui appartiennent à un autre en vue de l’action

Toujours pour Aristote est naturellement esclave celui qui n’a la raison en partage que dans la mesure où il la perçoit chez les autres mais ne la possède pas en propre. Il est toutefois bien homme et non animal, ceux-ci ne percevant en aucune façon la raison, mais seulement le plaisir et la douleur qui sont les moyens que l’homme emploie pour les diriger.

Cette vision tient à deux prémisses qu’il convient de mentionner maintenant :
-          La vie la plus noble est le loisir – la skolé – qui permet de se consacrer aux affaires de la cité et à la contemplation de la divinité
-          Toute vie authentique est une harmonie des différentes dimensions de la vie humaine, sans jamais tomber dans la monomanie.

Des considérations précédentes il résulte que la vie honnête pour Aristote est :
-          Une vie mixte à la fois active, intellectuelle, politique, familiale, ludique où chaque chose est faite selon son ordre et avec perfection
-          Une vie sociale où l’on commande et l’on est commandé tour à tour
-          Une vie équilibrée. Les virtuosités cultivées pour elles-mêmes sont donc méprisables : sport, musique, jeu. Elles ne sont utiles que pour enseigner aux autres.

Le but de la famille et de la cité – rassemblement des familles en vue d’une vie autarcique et heureuse – est donc que le plus grand nombre possible parviennent à cette vie honnête (ou heureuse ou bonne, c’est équivalent) que nous venons de décrire. Elles ont à leur disposition quatre instruments principaux : l’économie, l’éducation, la loi et la guerre dont le maniement est confié aux citoyens et aux magistrats.

Cette responsabilité leur revient car ils sont le seuls capables de gouverner, les seuls capables d’obéir par-mêmes à ce qui est juste et excellent – en grec, àrêté.

Au contraire celui qui par nature ne s’appartient pas est l’esclave d’un autre. Cette définition est parfaitement exacte. Si les grecs ne sont esclaves ou sujets de personne c’est parce qu’ils obéissent volontairement à la loi de la cité, expression des lois éternelles des dieux. Les barbares ont en revanche obéissent servilement à leur roi, ils n’en sont en fait que les esclaves.

La loi a donc une fonction  à la fois éducative et organisatrice et doit simultanément encourager et faciliter la pratique des vertus – les actes bons répétés volontairement et avec constance – afin d’élever le niveau moral de la cité dont l’idéal doit être que chaque habitant vive une vie vertueuse. La loi est en même temps une norme, un certain idéal et une récompense car le bonheur c'est pratiquer la vertu, être le meilleur.

Le Christianisme a fait une objection majeure à cette affirmation en montrant que Aristote n’allait pas jusqu'au bout de son raisonnement. En effet si l’on obéit à la loi éternelle on doit chercher le vrai Dieu qui selon le Christianisme s’est manifesté en Jésus-Christ et a rappelé à tous que les hommes étaient esclaves du péché.

Si l’on refuse par contre de cherche le vrai Dieu ou bien, le connaissant, de l’adorer on devient automatiquement esclave du péché.

Car en fait l’homme ne s’appartient pas totalement. Son souffle vital n’est pas à lui, mais reçu et son but n’est pas seulement de contempler la divinité mais de s’unir à elle.

Nous sommes donc tous des esclaves, qui avons la possibilité de choisir notre maître.
-          Nous pouvons soit, en renonçant notre volonté rebelle, recevoir une vie nouvelle en Dieu, un bonheur éternel et commençant dès maintenant par notre adoption comme fils de Dieu.
-          Soit, en suivant notre volonté propre, choisir cette vie mortelle et être entraînés en enfer par le démon, qui est le prince de ce monde.

Pourquoi le Christianisme affirme-t-il cela ? Parce ce que parce que ce qui était bon départ ; notre création dans la justice où  nous obéissions naturellement à la loi divine - car nous étions amis avec Dieu – a été corrompue par le péché originel. D'ailleurs les grecs eux aussi en gardent la mémoire déformée dans le mythe de Pandore.

Les grecs puis les romains ont accepté le christianisme et publiquement et collectivement ratifié cette seigneurie de Dieu au terme d’une longue bataille spirituelle – marquée par des dizaines de milliers de martyrs sur 300 ans – conclue en 312 par la conversion de Constantin.

La France elle aussi, dès l’émergence d’un pouvoir local, a également ratifié cette seigneurie de Dieu. Pensons à la figure de Sainte Geneviève à la bataille des Champs Catalauniques et en ou bien celle de Saint Rémi et de Clovis. Le premier roi de France en 496, tout comme Constantin, et dans des circonstances similaires, a reconnu lui aussi cette seigneurie de Dieu. Dès lors notre royaume a renouvelé pendant près de 1500 ans, jusqu'en 1789, le choix volontaire de la servitude de Dieu pour avoir la vie.

Tous les sujets du royaume sont dès lors égaux en dignité puisque également esclaves de Dieu c'est-à-dire pour reprendre les mots d’Aristote « qu’ils appartiennent totalement un autre en vue de l’action » L’esclavage entre hommes déjà esclave a dès lors perdu sa raison d’être n’étant plus possible en théorie qu’envers les non chrétiens ce que par ailleurs la papauté combattra toujours.

Nous avons vu qu’un deuxième élément constitue selon Aristote l’esclavage : le fait de ne pas avoir la raison propre mais seulement la capacité de la reconnaître chez les autres. C’est une constatation objective, bien que politiquement incorrecte. Certains hommes sont comme il le dit « aussi éloigné des autres hommes qu’un corps l’est d’une âme ou une bête sauvage d’un homme (et sont ainsi faits ceux donc l’activité consiste à se servir de leur corps, et dont c’est le meilleur parti que l’on puisse tirer) ». C’est d’ailleurs un des maux de notre époque de ne pas admettre que nous ne sommes pas égaux devant la nature. Nous pourrions toutefois le reformuler avec les mots du Christ « Vous m’appeler maître et seigneur et vous faites bien car en vérité je le suis ». Mais il ne faut pas oublier le renversement de cette nouvelle seigneurie : « Celui qui veut être le premier, qu’il soit votre esclave ». Donc, celui qui est objectivement au dessus des autres, doit les commander en les servant. C’est sur cette base qu’est née la distinction entre noblesse et simple gens, en latin : honestiores et humiliores.

On est d’autant plus noble que l’on protège plus et mieux ceux qui n’ont que leurs bras. Il ne s’agit pas seulement d’une protection physique mais aussi morale, sanitaire, intellectuelle et religieuse, les honestiores refusant de le faire perdant de ce fait leur légitimité. Le privilège est alors la contrepartie d’un service. La terre des églises ou seigneuriale est exemptée d’impôts car elle sert au soutien des pauvres ; hôpitaux, écoles, armée, justice, régulation du gibier. Dans cette économie les saints sont les véritables honestiores qui ont la force et l’énergie nécessaires pour diriger comme des serviteurs. Les figures les plus éminentes étant les Saints de la charité jusqu'au martyre : Saint Laurent, Saint Martin, Saint Vincent, saint Vincent de Paul, saint Antoine de Padoue, Saint François, Saint Nicolas, Saint François de Sales, Saint Louis de France, Sainte Elisabeth de Hongrie...

Cette belle mécanique repose on le voit sur les un honestiores. Que ceux-ci viennent à manquer à leur devoir de servir les humiliores et tout s’écroule. En effet comment ces honestiores servent-ils leurs frères ? Comment leurs donnent-ils à manger ? Par une économie qui est comme la définit Aristote l’art d’acquérir ce qui est nécessaire à la vie de la famille. Cette oiko-nomia – administration du foyer – qui a, pour mémoire, deux branches complémentaires :
-          Les techniques d’approvisionnement et de production domestique
-          Les techniques d’échanges extra domestiques : commerce, monnaie, contrats, transports…

Elle repose sur deux principes :
-          Les instruments de production, y compris les travailleurs : ils servent à obtenir autre chose qu’eux mêmes.
-          La division du travail : un instrument est plus parfait s’il sert à une seule tâche.

La bonne administration consiste donc à arbitrer entre ce qu’il convient de produire soi-même et ce qu’il convient d’échanger avec les autres en vue d’acquérir ce qui est nécessaire à la vie de la famille.

Toute activité économique repose donc sur cinq éléments complémentaires et en rééquilibrage constant :
-          Ce qui est nécessaire au foyer
-          Ce que je peux produire
-          Ce que je peux échanger
-          Ceux qui dépendent de moi
-          Ce qui agit sur moi : lois, événements
Dans une telle configuration ce qui est nécessaire au foyer est relatif à la culture et aux circonstances dans lesquelles on se trouve. Les seules choses absolument indispensables sont la nourriture, le vêtement, l’habitat, les soins de base et une éducation minimale. Les indiens d’Amazonie sont l’exemple d’une culture qui a fait le choix de se contenter du minimum vital[1].

Chaque amélioration de l’un de ces facteurs introduit un déséquilibre similaire à celui de la marche ; la seule manière de retrouver son équilibre et de s’appuyer sur un autre pied c'est-à-dire de renforcer uns des autres facteurs de l’équation économique. Si le niveau de vie d’une culture augmenter ce qui est nécessaire au foyer augmente aussi. La famille cherchera donc à produire ou à échanger davantage, en fonction de la situation de ses membres. Au fur et à mesure que davantage de personnes sont affectées par ces changements les lois et les événements interagissent dans une boucle de rétroaction. On appelle ce cercle quand il est vertueux « croissance économique » ou bien quand il est vicieux « dépression économique ».

Chacun des agents économiques prend donc ses décisions de manière rationnelle et responsable. Il doit effectivement maximiser son utilité, mais en vue du bien commun des personnes qui seront à sa charge. De ce fait, sans pour autant se désintéresser de l’ensemble de la société, il est prioritairement attaché au bien des personnes qui lui sont immédiatement liées. A proportion du nombre de personnes qui dépendent de lui, l’agent économique rationnel adapte son comportement optant pour une action de plus en plus indirecte et incitative.

A cet égard le gouvernement se comporte exactement comme le père de famille : il cherche à améliorer de façon harmonieuse ses cinq piliers. Augmenter sa production en favorisant l’introduction de nouvelles méthodes de production, ou bien augmenter ses échanges pour obtenir à l’étranger ce qui lui manque, toute en essayant d’agir en fonction du contexte international. Signer des traités, lancer des explorations, soutenir des académies scientifiques, est l’équivalent au niveau national des investissements de recherche et développement ou de prospection commerciale au niveau familial.

C’est cet édifice qui a été remplacé lors de la révolution française par un individualisme métaphysique. La révolution est prise ici bien entendu comme marqueur historique, étant bien entendu qu’elle a été préparée par la philosophie des lumières, elle-même rendue possible par la crise de la pensée catholique à partir du 15e siècle, connue sous le nom d’humanisme.

La révolution remplace l’ancien régime hiérarchique fondé sur une échelle de devoirs croissants par une égalité formelle devant la loi et une méritocratie de l’argent équilibrées par une philanthropie, c’est-à-dire une bienveillance volontaire des riches envers les pauvres. La caricature de cette philanthropie étant le paternalisme catholique et les dames patronnesses qui à l’achat du droit d’être riches ajoutent la bonne conscience religieuse. Cela ne signifie pas qu’ils ont mal fait, mais qu’ils ont sans doute sans le vouloir, joué le jeu de l’individualisme.

A la logique de la protection due par les forts aux faibles succède la logique de la collaboration volontaire dont Adams Smith a fait la base de sa philosophie morale. Le capitalisme – car c’est sous ce nom que cette philosophie politique est connue de nos concitoyens – postule que la loi de l’avantage comparatif remplacera avantageusement les anciennes solidarités d’obligation en facilitant la distinction entre justice morale, commutative et distributive[2].

En effet  et c’était un grief légitime contre l’ancien régime, justice morale et distributive étaient confondues : on rendait les honneurs en fonction de la contribution qu’on était sensé donner à la communauté, ce qui dans bien des cas, surtout pour les plus grands nobles, n’était plus vrai. Typique de cette crise fut en France ce qu’on appelé la réaction nobiliaire advenue à partir de Louis XV où les noble se réservèrent les plus hauts postes publics pour compenser la baisse de rendement de leurs terres. Il y eu en même temps diminution des possibilités d’ascension sociale, réduction de l’aide aux pauvres et augmentation des taxes. Confronté au même problème le roi d’Angleterre préféra pour sa part assouplir les règles de dérogations (l’interdiction faite aux nobles de travailler) incitant ses nobles à investir dans l’industrie naissance du charbon (mines, trains, filatures…).  

Donc que ce soit en Angleterre où en France au nom du respect de l’individu on mit à bas les liens de solidarités institués faisant dépendre les humiliores des honestiores avec les résultats que l’on sait et qui sont racontés par Dickens ou Hugo.

Ce système porte donc en lui-même la nécessité de l’état-providence. En effet la philantropie étant par nature volontaire, dont sélective et partielle, et comme en plus il y a pas de riches partout, l’état se présente alors comme le philanthrope impartial et global. La philanthropie était ainsi réduite au rôle de hobby, au mieux précurseur des nouveaux besoins, priée si elle ne veut pas finir étatisée, de s’auto financer discrètement. Des institutions comme les restos du cœur ou le téléthon sont à cet égard éloquentes. Les gens particulièrement utiles comme les banques alimentaires ou la Fondation Jérôme Lejeune sont combattus et leurs financements publics toujours à défendre. Le téléthon qui au contraire, qui ne sert qu’à engraisser des laboratoires privés, sans aucun résultats thérapeutiques probants, est quand à lui vivement encouragé.

D’autres domaines nés de l’initiative privée comme les écoles ou les hôpitaux ont depuis longtemps été entièrement colonies et est annexée par l’état à son profit. Si le ministre de l’éducation peut dire en toute bonne conscience que le gouvernement s’appuie sur la jeunesse pour changer la société sait que c’était déjà l’intention affichée de son prédécesseur en créant l’école publique. M. Peillon est juste moins naïf que M. Jules Ferry et s’est rendu compte qu’enseigner la vérité n’était pas du tout nocif à l’Eglise Catholique, au contraire.

Je vous renvoie à cet égard à Bastiat ou Tocqueville que nous avons déjà abondamment cité ici. Ils ne font toutefois pu reprendre les conclusions d’Aristote pour qui la démocratie et le pire régime car elle est la tyrannie de la majorité où le démagogue joue auprès du peuple le rôle du conseiller auprès du tyran. Les deux tyrannies ne reconnaissent pas d’autres lois que leur volonté arbitraire laquelle on le sait change avec l’humeur du moment ou les propos du conseiller bien en cour.

L’individualisme dans sa logique interne ne peut accepter d’intermédiaire entre la collectivité et l’individu. La notion de corps intermédiaires, de sociétés naturelles, lui est étrangère. Il ne peut pas concevoir l’entreprise comme autre chose qu’une association destinée à faire du profit alors qu’elle est avant tout la société familiale dans sa forme commerciale ; échangeant avec l’extérieur.

Toutefois comme la réalité est plus forte que la fiction, la législation comme le code des impôts ou le code de commerce reconnaissent des bizarreries comme l’auto-production, la consommation domestique, l’auto-investissement.

Tout ce que l’on appelle mondialisation, financiarisations, globalisation de l’économie n’est en fait que la spécialisation, la division du travail au niveau global[3]. Ce qui est intéressant c’est que les entreprises qui s’en sortent à long terme à ce jeu-là sont celles qui ont une gouvernance ou une structure familiale ou para familiales. Récemment on a fêté les 100 ans en bourse d’Air Liquide on s’extasie sur son cours multiplié par 65 000 en 100 ans, oubliant au passage deux guerre mondiale et beaucoup d’inflation, sans toutefois souligner ce qui a mon sens et réellement pertinents de dans cet exemple : 37 % du capital détenu par des particuliers français et cinq PDG en 100 ans seulement.

Les autres fleurons de notre économie ne font pas exception à la règle. Soit comme LVMH, Bolloré, Pinault, Bouygues, Vallourec, Essilor, il y a un entrepreneur ou une famille derrière soit comme les grands groupes para publics il y a une famille administrative : X-Mines, X-Ponts, X-Télécoms, à l’origine de Total, GDF-Suez, Areva, EDF, Saint-Gobain…

Dans chacun de ces cas il y a une unité est une constance à long terme dans la gouvernance. L’économie individualiste n’est en fait rien d’autre qu’un parasitage de cet « art d’acquérir ce qui est nécessaire à la vie de la famille ».

Elle ne peut d’ailleurs survivre que si des lobbies et des groupes de pression viennent équilibrer le pouvoir de l’état qui par lui-même est néfaste et créé de la misère partout où il met son nez.
Cela vient de la différence essentielle qui existe entre un roi et notre potiche et présidentielles ou tout autre pouvoir du même style comme nos hiérarques bruxellois. Ce n’est pas leur peuple et ils ne s’en sentent pas responsables devant Dieu. Ils n’ont été désignés que pour administrer l’état au service de ceux qui les ont mis en place, telles les marionnettes télévisées.

Si jamais vous êtes intéressé par les projets des commandeurs de notre oligarchie pas besoin de jouer à se faire peur avec le Groupe Bildenberg. Ecoutez juste les discours officiels sur la nécessité d’une gouvernance mondiale unique, lisez la constitution européenne ou bien les rapports de M. Attali. C’est écrit noir sur blanc[4].

Le plus comique – où le plus triste – à vous de choisir, c’est que cet individualisme nous ramène à la position d’Aristote sur l’esclavage. Pour rappel les deux conditions pour que l’esclavage sont :
-          Qu’il y ait des hommes qui appartiennent par nature à un autre
-          Que ces hommes n’aient pas en eux-mêmes la raison mais sachent seulement la reconnaître chez les autres.

C’est donc grâce à cet individualisme que nous avons fait de grands progrès depuis Aristote, et en particulier grâce à notre mère à tous, l’école de la république et sa religion. Nous avons donc aboli l’esclavage et il est bien entendu qu’aucun homme ne saurait être discriminé pour aucun motif, pas même celui d’avoir la braguette ouverte ou la cravate de travers en voyage officiel et encore moins de perdre son avion quand celui-ci est sous ses yeux. Je terminerai donc par quelques exemples de non esclavage en France :
-          Les parents d’élèves des milieux populaires choisissent spontanément des formations techniques pré-bac pour leurs enfants car ils perçoivent la raison présente dans les conseils des professeurs
-          Les parents d’élèves des milieux favorisés choisissent en dernier recours les formations techniques pré-bac pour leurs enfants car ils perçoivent par eux-mêmes la déraison d’opter pour une filière d’échec programmé, mais ils choisissent au contraire des formations techniques post-bac permettant une transition entre le lycée et le système universitaire.
-          Les français ordinaires ne sont pas capables de percevoir par eux-mêmes l’intérêt de payer très cher un mauvais système de soin ou d’éducation c’est pourquoi ils sont empêchés de savoir qu’il existe d’autres possibilités.
-          Les salariés ne peuvent pas connaître par eux-mêmes leurs intérêts qui doivent être décidés par des syndicats pour lesquels personne n’a voté.
Ou encore :
-          Les vaccins et dépistage obligatoires qui ne provoquent ni morts ni maladies
-          Des comportements bons pour votre santé « cinq fruits et légumes par jour »
-          La chasse aux enfants handicapés pour les exterminer (96 % d’avortements en cas de dépistage)
-          Le formatage idéologique des enfants à l’école
-          L’échec scolaire fabriqué et voulu
-          Le racket des radars routiers


La balle est maintenant dans votre camp. Continuer à chercher la vérité et agir en fonction veulent dépend de vous. Personne ne vous sera sans votre aide. Hollywood fait du cinéma et de limiter le réel Ecouter vraiment des millions. Pour ma part je n’ai les moyens que pour vivre dans le réel. Et vous ?


[1] Ce choix n’est pas sans contradictions. Refusant de plier la forêt à leurs besoins les indiens se plient aux exigences de la vie en forêt pratiquant l’infanticide et le géronticide de ceux qui ne peuvent pas suivre la tribu dans ses déplacements.
[2] La justice – rendre à chacun ce qui lui est dû – se décompose en quatre formes : correctrice ou légale, commutative ou commerciale (entre égaux), distributive (ce qui est dû aux faibles) et morale (rendre les honneurs dus aux autorités légitimes). La loi est chargée de dire le juste dans ses principes et le juge de dire le droit dans les exceptions à la loi.  
[3] Il est à cet égard important de bien comprendre l’importance de la finance dans une économie. Celle-ci a pour mission de rendre possible les échanges ce qui implique qu’elle brasse au minimum six fois le PIB d’une nation. En effet pour produire il faut d’abord acheter des ressources ou bien financer une production, il faut ensuite l’assurer, payer les fournisseurs et les salariés, se faire payer par le client lequel doit lui aussi être assuré et avoir une banque. Les récents travaux d’économie historique ont montré que même les civilisations agricoles préhistoriques connaissaient ces mêmes mécanismes qui sont également utilisés dans les pays sous-développés par les plus pauvres parmi les pauvres. Tous les êtres humains épargnent, s’assurent, empruntent, prêtent même si c’est sous des formes différentes.
[4] Au moment où j’édite ces lignes c’est le psychodrame des rapports sur l’intégration qui font apparaître ces choses plus en lumière qu’à l’accoutumé. http://www.gouvernement.fr/presse/refondation-de-la-politique-d-integration-releve-de-conclusions

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